LE MONDE DU NOUVEAU TESTAMENT

CHAPITRE I PAGES 3-8 | cours biblique | Odace

I. LE MONDE POLITIQUE

A.    L’EMPIRE ROMAIN

Au moment où fut écrit le Nouveau Testament la totalité du monde civilisé était sous la domination de Rome, à l’exception de quelques royaumes peu connus de 1’Extrême-Orient. Un empereur, assisté d’un sénat, gouvernait ce vaste empire.

Le Gouvernement provincial

L’empire romain n’avait pas de gouvernement unifié comme la France d’aujourd’hui. C’était un mélange de villes indépendantes, d’états et de territoires, le tout étant sous la direction du gouvernement central à Rome. A l’exception de l’Italie, la majeure partie du monde romain se composait de territoires régis par une administration provinciale. Il en existait deux catégories. Les provinces relativement paisibles et loyales envers Rome étaient sous la juridiction des proconsuls (Actes 13:7), responsables devant le sénat. Les provinces plus turbulentes étaient sous l’autorité de l’empereur, qui y mettait fréquemment des armées. Elles étaient gouvernées par des préfets ou des procurateurs, nommés par l’empereur et directement responsables devant lui. L’Achaîe, dont Gallion était le proconsul lors de la visite de Paul, était de la première espèce. La Palestine au temps de Christ était, au contraire, sous la direction de l’empereur dont Ponce Pilate était l’agent. On nommait les proconsuls tous les ans. Les procurateurs gardaient leurs postes aussi longtemps que l’empereur le désirait. Sous l’administration de ces fonctionnaires les provinces jouissaient d’une certaine liberté. Elles conservaient leur souveraineté locale.

Pour les unir davantage à Rome, on avait installé de petites colonies de Romains dans ces centres stratégiques.

Le culte impérial jouissait de son plus grand succès en province. L’adoration de l’état et de l’empereur a commencé avec Auguste qui ordonna que des temples soient érigés en l’honneur de Jules César à Ephèse et à Nicée par les citoyens romains qui y résidaient. Il permit aux autochtones du pays d’établir des lieux saints en son honneur. L’adoration de l’état a été développée par les conseils locaux.

B.    LES ROYAUMES HELLENIQUES

L’atmosphère culturelle du premier siècle devait son origine non seulement à l’organisation politique de Rome mais aussi à la diffusion de l’esprit hellénique. Rome avait absorbé les colonies grecques. La conquête de l’Achale avait mis à la disposition des Romains de vastes trésors d’art qu’ils avaient emportés chez eux. Les esclaves grecs, dont beaucoup étaient plus instruits que leurs maîtres, devinrent souvent des professeurs, des médecins, des comptables et des gérants de fermes ou de maisons de commerce. De plus les universités grecques de Rhodes, d’Athènes, de Tarse et d’autres villes reçurent les jeunes Romains aristocrates qui y apprirent le grec.

Les Grecs vaincus soumirent culturellement à tel point leurs vainqueurs que Rome elle-même parlait leur langue. Ce sont les successeurs d’Alexandre, les Séleucides et les Ptolémées, qui introduisirent les coutumes et les mœurs grecques en Orient. L’architecture grecque dominait les villes où ils habitaient. Le grec était la langue de la cour, devint ensuite celle du peuple. Tout, depuis les billets doux jusqu’aux communications d’affaires, s’écrivait en grec. Par moyen de cette culture l’évangile de Christ a été propagé par les premiers efforts missionnaires.

C.    L’ETAT JUIF

L’indépendance des Juifs s’acheva en 59-7 av. J-C quand les Babyloniens prirent Jérusalem. Jusqu’en 586 la Judée resta un royaume payant tribut, mais une révolte en 588 provoqua le siège de Jérusalem qui finit en 586 avec le sac total de la ville. La population fut déportée à Babylone.

La fin de l’état n’était pourtant pas la fin du judaïsme. Avec le peuple on avait emmené la loi et les prophètes. Ezéchiel y était, ainsi que Daniel. Les 70 ans de captivité ont vu la naissance de la synagogue. Des groupes de fidèles se réunirent au nom de Jéhovah et formèrent des congrégations où l’on enseignait la loi. Babylone tomba entre les mains des Perses en 538 av. J-C. Cyrus, roi de Perse, fut un despote bienveillant. Il publia le décret autorisant le retour des Juifs. Les trésors du temple leur furent rendus et la construction du temple payée par le trésor royal. 42.000 personnes seulement retournèrent pour commencer la reconstruction. Finalement, en 520, sous la prédication de Zacharie et d’Agée, le temple fut achevé et le culte rétabli. En 458 av. J-C, Esdras amena une autre délégation de Juifs sur le chemin du retour. Douze ans après, ce fut le tour de Néhémie qui rentra pour aider à la réparation de la muraille de la ville. La connaissance de la loi fut renouvelée sous Esdras, qui la lisait et l’interprétait. Ce fut pourtant Néhémie qui en appliqua strictement les principes. Sous le régime de Néhémie, Manassé, petit-fils du souverain sacrificateur, se maria avec la fille de Sanballat. On l’exila. Selon l’historien Josèphe il alla en Samarie où il construisit un temple sur le Mont Garizim établissant un culte rival devenu le centre d’adoration des samaritains.

Jusqu’au deuxième siècle avant Christ nous n’avons que peu de détails sur l’histoire des Juifs. Le sacerdoce dominait. La maison royale de David avait disparu. Avec la disparition de la monarchie, la fonction prophétique avait cessé aussi. Après Malachie, il n’y a plus aucune trace de prophétie jusqu’à Jean-Baptiste.

D.   LES ASMONEENS ET LES HERODES

Les Asmonéens

Pendant la domination grecque parut une force religieuse et politique, qui eut une forte influence en Palestine pendant une centaine d’années. Il s’agit des Asmonéens (ou des macchabées).

Vers 200 av.-Chr. la Palestine était passée sous la domination des rois de Syrie, appelés Séleucides. Vers 175 Antiochus IV, Epiphane, devint roi.

C’était un hellénisateur convaincu qui voulait établir les manières grecques chez tous ses sujets pour les unir. De nombreux Juifs s’y opposaient avec acharnement. Ils formèrent un parti appelé “les séparatistes”. Un jour, Antiochus, contrarié par les Romains en Egypte, décida d’anéantir le judaïsme une fois pour toutes. Il mit le temple à sac, érigea une statue de Zeus dans la cour et offrit une truie sur l’autel.

Pourtant, lorsqu’on voulut mettre à exécution les décrets d’Antiochus à Modin, le vieux prêtre Matathias refusa et tua l’officier. Lui, ses cinq fils et d’autres s’enfuirent dans les montagnes de la Judée. La résistance s’organisa. Le membre le plus illustre de cette famille fut Judas Macchabée (le marteau). Il secoua le joug syrien, purifia le temple et rétablit les sacrifices. Depuis lors, on célèbre chaque année ce grand événement : c’est la fête de la Dédicace

Judas fut tué à son tour, mais la famille continua la lutte contre les Syriens. La victoire changea plusieurs fois de camp. Durant cette période, les descendants des Macchabées prirent d’abord la fonction de souverain sacrificateur et ensuite celle de roi. Ils ont régné jusqu’en 63 av. J-C, quand les Romains envahirent la Palestine.

Les Hérodes

Au moment de l’invasion romaine les Asmonéens luttaient entre eux préparant ainsi la voie à un changement de règne, celui des Hérodes.

La dynastie hérodienne a commencé avec Antipater. Iduméen par naissance et gouverneur d’Idumée, il devint ami et conseiller de Hyrcan, l’un des derniers Asmonéens. Il persuada Hyrcan de lutter contre son propre frère Aristobule, qui avait usurpé sa place de roi. Les Romains appuyèrent Hyrcan qui fut finalement nommé éthnarque de la Palestine et confirmé dans le poste de souverain sacrificateur. Pourtant Antipater restait puissant derrière le trône. La Palestine fut réduite en étendue et rattachée à la province romaine de la Syrie

Peu à peu Antipater prenait de l’importance, tandis que Hyrcan en perdait à tel point que le premier devint procurateur romain de la Palestine. Les Juifs le détestaient, malgré l’aide qu’il leur avait apportée, à cause de sa naissance iduméenne. Pourtant il était bien secondé par ses deux fils, Phasaël, préfet de Jérusalem, et Hérode, gouverneur de la Galilée.

Hérode, appelé le Grand, avait hérité toute l’habileté diplomatique et politique de son père, qui avait été empoisonné. Hyrcan, lui craignait la puissance croissante de cet homme. Pour éviter des problèmes de ce côté-là Hérode prit comme deuxième femme Mariamne, petite-fille d’Hyrcan. Par cette alliance, il fortifiait sa position et entrait en môme temps dans la famille royale.

Par toute une suite de circonstances et de guerres, trop compliquées pour notre étude, Hérode se vit établir roi de Judée, puis procurateur de la Syrie.

Pendant son règne il entreprit des constructions importantes. Il fit rebâtir le Temple et agrandir l’emplacement par la construction d’un ouvrage de soutènement dont une partie constitue “le Mur des Lamentations”. Le palais qu’il se fit construire était encore plus beau que le Temple. Il agrandit aussi la ville de Samarie et y construisit un temple à César Auguste. Il fonda la ville de Césarée.

Sa vie ne fut qu’une suite d’intrigues, de querelles     et de méchancetés atroce. Il avait la capacité de faire beaucoup de bien, mais il fit, au contraire, beaucoup de mal – parmi bien d’autres choses, le massacre des enfants de Béthléhem.

IL mourut brisé en esprit, tourmenté par la maladie et torturé par le doute ; et le remords.

Avec la mort d’Hérode le Grand une nouvelle époque commence. La période de semi-indépendance de la Judée a pris fin. Rome va faire sentir sa souveraineté plus directement. Voyez le schéma sur la page suivante pour la liste des autres Hérodes qui ont régné sur une partie de la Palestine.

Les rois régnant du Nouveau Testament sont indiqués en lettres majuscules, les femmes et parents par mariage sont soulignés. Les autres sont en minuscules.

Questions et devoirs

Niveau 1 – Etudiez la leçon Répondez aux questions 1-8
Niveau 2 – Etudiez la leçon Lisez Manley, p 275 – 289 et répondez aux question 1 à 10
Niveau 3 – Travail niveau 2 & Répondez à la question 11
  1. Quel empire régnait au moment du Nouveau Testament ?
  2. Quels étaient les deux espèces de gouvernement provincial ?
    • Qu’est-ce qui les distinguait ?
    • Donnez un exemple biblique de chacune.
  3. Qu’est-ce que les Romains ont fait pour unir les provinces à Rome ?
  4. Quelle était la deuxième forte influence dans le monde du Nouveau Testament ? Comment s’est-elle diffusée dans l’empire romain ?
  5. Quand et comment l’indépendance des Juifs a-t-elle pris fin ? Le judaïsme a-t-il pris, fin aussi ?
  6. Décrivez, en quelques mots, le retour des Juifs en Palestine
  7. Qui étaient les Asmonéens ? Qui était le plus important d’entre eux ? Pourquoi ?
  8. Qui étaient les Hérodes ? Qui était le plus important d’entre eux ? Pourquoi ?
  9. Pourquoi est-il important d’avoir quelques connaissances du contexte historique de l’époque ?
  10. Quelle fut la contribution de chacun de ces peuples à la préparation de l’Evangile ?
    1. Les Perses
    2. Les Grecs
    3. Les Romains
  11. Expliquez la relation entre l’empereur romain, le procurateur, Hérode et le Sanhédrin juif qui régnaient en môme temps. A la lumière de cela expliquez la situation politique lors du massacre des enfants à Bethléem, lors de la mort de Jean-Baptiste, lors de la crucifixion de 3ésus et lors de l’arrestation de Paul.  Voir Tenney pp. 247 – 249

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