Les possibilités infinies du réseau
Le réseau est à la mode, mais n’est-ce vraiment qu’une mode ? Ou bien ce mode d’organisation des relations n’est-il pas finalement plus éternel, parce que conforme aux lois dynamiques de la vie ?
Le premier de tous les réseaux est le web ou autrement dit la toile d’Internet, conçu à l’origine par les militaires Américains du Pentagone. Ils craignaient la désorganisation de la chaîne de commandement en cas d’attaque ainsi que des destructions du centre des opérations dans un système de communication pyramidale. Ils ont alors imaginé un système de communication en toile d’araignée permettant, si un nœud était touché sans plus pouvoir transmettre des informations, que des dérivations se mettent automatiquement en place et pallient aux défaillances de communication.
Ce qui est étrange, c’est que l’on observe quelque chose de semblable par exemple chez certains malades victimes d’un accident cardio-vasculaire. Dans le cas où certains circuits nerveux ne fonctionnent plus, avec le temps et de l’exercice, des dérivations se mettent en place pour se substituer aux liaisons manquantes.
Et si l’on imaginait que l’ennemi frappant plus ou moins par mégarde certains centres de commandement de nos églises, des circuits parallèles se connectent pour transmettre l’information et les consignes de notre chef suprême, le Seigneur Jésus ? Et si l’on imaginait – pourquoi pas ? – que dans cet organisme vivant qu’est l’église – c’est son corps après tout, et ce n’est pas une administration militaire ! –, le travail en réseau se mette en place, court-circuitant les schémas pyramidaux là où il y en a… ? Message subversif, suicidaire, ou message procréatif, favorisant et libérant la circulation des influx de vie partout ?
Alors que nous sommes si peu nombreux et si dispersés, pourquoi ne pas se connecter en réseau ?
Alors que nos moyens matériels ou financiers sont si proches de zéro, pourquoi ne pas mutualiser nos ressources ?
Et pourquoi ne pas échanger nos idées et unir nos espérances et nos rêves ?
Le réseau peut être interpersonnel ou « intergroupes » ou les deux. Il peut favoriser et servir n’importe quel projet. Il est souple et libre. L’engagement est restreint et limité au coup par coup – par exemple pour des petites églises, il peut permettre de lancer et de mener à bien et de façon plus rationnelle des activités spécifiques comme les formations pour responsables, week-ends pour jeunes et enfants, etc. Il encourage et apporte une plus grande variété de talents par la multiplicité des échanges. Ce partage favorise la richesse et la variété et répond de façon dynamique au manque de collaborateurs et à la difficulté de leur financement.
Le concept de travail en réseaux régionaux est une stratégie stimulante pour l’évangélisation et la multiplication d’églises, car il permet à des églises de taille encore modeste d’apporter une contribution réelle à de nouvelles implantations. En effet, en cumulant leurs forces, plusieurs petites églises locales qui se mettent en réseau peuvent devenir une « multi-mère » qui parviendra à implanter des « églises-filles », sachant qu’aucune d’entre elles n’aurait pu le faire seule.
Le champ des possibilités offertes et le nombre des avantages sont considérables. Considérons cela, mes frères ! Considérez donc attentivement comment croissent les lis des champs.
Auteur : René Yoder